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quatre saisons en hiver

by Laurent Corbec

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    Recueil de l'album contenant les paroles des chansons, les crédits, la photo de Normand Rajotte et le design graphique d'Alina Herta.
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1.
dans le café face au miroir jauni elle a dit faut qu’on parle en fuyant mon baiser moi j’ai dit OK et j’ai souri elle a dit désolée mais voilà elle a dit c’est pour notre bien tu sais même si c’est dur moi j’ai dit bien sûr et j’ai souri elle a tripoté sa bretelle fleurie en disant la vie est courte et le monde est si grand j’ai dit je comprends et j’ai souri elle a ajouté en rongeant son vernis tu retrouveras aussi quelqu’un que t’aimes j’ai dit pas de problème et j’ai souri elle a dit j’espère tellement qu’on reste amis puis elle s’est levée et a mis son imper moi j’ai dit super et j’ai souri calmement et quand elle est partie dans le miroir jauni j’ai croisé mon reflet il m’a dit c’est la vie et il a pleuré
2.
dans le ciel bleu que lézardent les compagnies aériennes j’ai vu passer les outardes il me tarde qu’elles reviennent dire que j’ai tout quitté pour venir habiter près de toi à l’autre bout du monde et qu’à peine arrivé je te vois t’esquiver sous l’effet d’une humeur vagabonde il me tarde il me tarde le retour des outardes il me tarde vraiment j’ai reçu tes photos sur la plage où tu dis que t’envies ma solitude ici on a mis le chauffage seuls les arbres se dénudent et à force de voir ta peau devenir noire je vais pogner une insolation je sais qu’on s’était dit que chacun vit sa vie librement sans remords ni pression oui mais ma vie chancelle et sans ton grain de sel tout est fade inutile et glacé j’ai mis des pneus à clous sur mes penchants jaloux mais j’avoue que j’ai peur de glisser il me tarde il me tarde le retour des outardes il me tarde vraiment le retour du printemps t’avais dit en levant ton verre que tu reviendrais au printemps mais l’hiver s’éternise et calvaire c’est grand la terre c’est long le temps loin des yeux loin du cœur dans les verres de liqueurs les serments périmés se lézardent aujourd’hui le soleil s’attarde il a fait bourgeonner tes glaïeuls j’ai vu passer les outardes elles sont revenues toutes seules
3.
j’ai chassé l’hiver hors de ma cour à coups de pelle désespérés il est interdit de séjour l’été d’urgence est déclaré j’ai mis du sel et du gravier de l’antigel des fausses fleurs banni le blanc dans un brasier construit des îlots de chaleur déni menaces injures et feu j’ai tout tenté mais rien à faire il gèle il vente il neige il pleut et le printemps c’est la banlieue de l’hiver j’ai fait des vœux brûlé des cierges versé des pots-de-vin aux cieux j’ai sacrifié mes pages vierges à invoquer les temps radieux mais j’ai beau me vouer à tous les dieux beau rabâcher les vieux proverbes il gèle il vente il neige il pleut et le printemps c’est la banlieue de l’hiver il a fallu les saints de glaces la saint-Glain-Ghlin la saint-Mathieu l’été indien l’action de grâce pour que je comprenne enfin que depuis le jour de tes adieux dans mon cerveau à ciel ouvert il gèle il vente il neige il pleut et le printemps c’est la banlieue même en brûlant sous un ciel bleu même les nuits caniculaires il gèle il vente il neige il pleut et le printemps c’est la banlieue… sans le soleil de tes grands yeux sans ton sourire calorifère sans toi je me sens tout frileux sans toi je vis dans la banlieue de l’hiver
4.
le schéma semble toujours le même un rayon de soleil dans les yeux le cerveau étincelle et le feu éclate en crépitant des je t’aime je t’aime oh je t’aime mon amour je t’aime et je t’aimerai toujours avant la fin de la phrase hélas on ne sait pas trop ce qui se passe mais soudain l’enchantement se casse ce qui reste en revanche et qui dure c’est l’âcre rancœur de la rupture car le feu prend bien soin en partant de convertir l’amour à la haine de laisser un cœur en quarantaine et quelques champs de mines aux suivants et c’est toujours la même rengaine depuis que les premiers tourtereaux n’ont plus roucoulé l’eau de la Seine a coulé sous le pont Mirabeau l’amour peut s’avérer si magique que le Banal – abracadabra – devient Exceptionnel dans ses bras qu’il supprime défauts et critiques et qu’il fait dialoguer sourds-muets t’as de belles œillères tu sais mais quand sonne implacablement l’heure de lever le lourd rideau du leurre il appert avec quelque douleur que la fée et le prince charmant sont rentrés dans leur joli roman tout s’efface l’ivresse et le fard au réveil il ne reste plus que la mégère le crapaud visqueux et l’amant caché dans le placard c’est toujours la même mise en scène qui se joue sous le pont Mirabeau à bord du Titanic sur la Seine l’amour se fait mener en bateau qu’il est doux de sentir envers l’autre tous ces grands sentiments vivre en nous de vouloir son bonheur plus que tout mais quand même pas plus que le nôtre je t’aime oh je t’aime t’aime tant mon petit oiseau virevoltant que te voir voler sans moi m’enrage je te piège et te prends dans ma cage et me fous d’aller droit au naufrage tant que tu viens avec moi dedans je t’aime oh je t’aime t’aime tant que s’éclipsent nos lunes de miel au désir d’être aimé tout autant la passion coule encore dans les veines mais l’égo souverain tient ses rênes guidé par ses raisons souterraines et tandis que le soleil se brouille l’œil humide se couvre de rouille sans bien voir la petite terreur qui œuvrant de l’intérieur verrouille le vainqueur dont se cassent les couilles au vaincu dont se brise le cœur un plus un font deux âmes en peine et la Seine où affluent les sanglots sous le pont Mirabeau se déchaîne tandis que le crachin tombe à l’eau
5.
sur ma serviette ensablée mes souvenirs se dissèquent l’océan sera sec quand j’aurai oublié quel bel été de merde j’ai beau vouloir m’évader avec les vagues lointaines la marée me ramène toujours à tes côtés quel bel été de merde ça fait dix longues journées que tu m’as promis ma belle demain je te rappelle je suis très occupée quel bel été de merde pour l’abriter du sable j’avais mis mon portable dans ma poche intérieure à deux pouls de mon cœur et je le sens qui vibre qui me déséquilibre et pourtant non personne putain de téléphone jupettes strings peaux bronzées les estivants sont alertes car la chasse est ouverte moi je rentre m’enfermer quel bel été de merde j’ai deux mois pour lessiver à coup de Manzana Verde l’arrière-gout amer de l’espoir périmé quel bel été de merde et vos gueules les cigales je vais faire un scandale si vos râles obscènes continuent leur rengaine ici y en a qui triment loin des yeux loin du cœur s’il vous plait soyez fines allez baiser ailleurs et toi soleil comment oses-tu apparaître implacable insolent à ma pauvre fenêtre plongez-moi dans le noir éteignez la lumière je ne veux plus rien voir je veux être en hiver vienne la fin de l’été vienne le froid que j’hiberne avec un cœur en berne qui bredouille hébété quel bel été de merde ah vraiment quel été vraiment qu’elle était belle quel bel été de mer
6.
7.
pleurer au soleil et sentir incrédule tomber sur soi la grêle de nos larmes qui gèlent en pleine canicule pleurer au soleil sans voir l’eau ruisseler diluer nos cocktails et faire des arcs-en-ciel dans nos yeux embués aller à la plage le cerveau infesté de tempêtes de sable le cœur imperméable aux parfums de l’été pleurer au soleil et tandis qu’on ravale un gros sanglot amer sentir un gout de mer dans l’air de Montréal
8.
je me lève en sursaut et te cherche aussitôt en vain ça fait déjà un bout de temps que t’es debout et loin snobant mes granolas t’as rendez-vous à la cafèt je mâche mes regrets ton rire fait tourner les têtes et pendant que tu t’éprends de ton nouveau pays tem poraire moi j’ai les pieds sur le Plateau le nez dans ton fuseau horaire la moindre horloge me déroute depuis que tu habites en Suisse quand je vois l’heure je rajoute plus six il est déjà midi vous en êtes à l’happy hour à ma pause-café la joie sur tes joues fait des fleurs puis les bouchons s’amoncellent sous mes yeux et mon ciel est gris vous arrivez dans sa rue il te regarde et tu souris je ferme les persiennes ton ombre sur la sienne s’imprime Montréal est en pleurs à Genève c’est l’heure du crime la moindre horloge me déroute depuis que tu habites en Suisse quand je vois l’heure je rajoute plus six je pars chaque seconde dans ce repli du monde que ton sourire éclaire je cours vole et m’échappe mais jamais ne rattrape le décalage horaire je me lève en sursaut et te sens sur ma peau blottie tu es à moitié nue je te regarde et tu souris j’entrouvre les persiennes ton ombre sur la mienne se jette nos cœurs sont au printemps et pour toujours le temps s’arrête la moindre horloge me déroute depuis que tu habites en Suisse quand je vois l’heure je rajoute un clou à mon supplice alors j’ai balancé ma montre et mes tourments et mes espoirs pour pouvoir remonter dans notre mémoire je pars chaque seconde dans ce repli du monde que nos sourires éclairent j’efface le présent et déménage dans le décalage horaire
9.
je sais bien qu'il faut tourner la page c'était un beau voyage mais tout a une fin après coup je suis de ton avis chacun mène sa vie aguerri ça vaut bien mieux pour nous mais j’aurais voulu savoir ce que tu ressentais malgré tout quand la musique joue sur l’ordi en ordre aléatoire et que paf tout à coup tu entends se glisser dans le soir une chanson à nous loin de moi l’espoir de te reprendre de souffler sur les cendres de ce vieux feu tout froid tu as pris une décision sage aujourd'hui tu es heureuse en ménage avec lui et tu m'en vois ravi mais je me demandais si quand on dit mon prénom près de toi quand tu vois quelqu’un qui a la même doudoune que moi quand l’écho de ma voix te revient je me demandais si si si ça résonnait en toi je te jure que je n'ai pas d'animosité je t'assure mes intentions sont pures pure curiosité d'ailleurs je sais très bien que toi toujours la tête sur les épaules tu gardes le contrôle je connais ta force et ton sang-froid toi tu connais ton rôle ce n'est pas mon pauvre charabia qui te perturbera mais parfois quand tes nerfs se dénouent et qu'ils s'offrent une trêve que ta raison fait grève avoue que tu rêves de nous désolé mon carnet de voyage s’est ouvert à la page que tu avais cornée n’aies pas peur je remets le diable dans sa boite et ce gros cœur tout moite dans le congélateur
10.
exit 02:20
je suis rendu son ex relégué en annexe expulsé de l’histoire elle a bien embarqué me laissant sur le quai brumeux de sa mémoire terminés les mots doux les mon lo lolochou les cœurs dans les smileys maintenant elle m’appelle par mon prénom et elle me fait la bise je suis rendu un ex ecstasy périmé une erreur de jeunesse un brouillon déchiré je suis rendu un ex mes yeux voient s’envoler leur indice humidex et l’espoir désolé d’autres mains que les miennes adoucissent ses peines d’autres regards l’agitent d’autres plaisirs la portent qui me montrent la porte exit elle a tant fait son deuil tant scellé le cercueil de notre amour que même quand mon cœur se déchire elle ne l’entend plus dire je t’aime je suis rendu un ex un excellent ami une entrée dans l’index de sa biographie je suis rendu un ex mes yeux voient s’envoler leur indice humidex et l’espoir désolé
11.
duvet deux places atlas routier prix négociable état parfait ficus corde à sauter pendule apprendre à masser pour les nuls lot de fantasmes inassouvis serments d’amour jamais servis à qui la chance choix de projets et de caresses périmées regrets remous espoirs peut-êtres tout doit disparaitre
12.
décollés 03:29
nos cœurs s’étaient collés en s’entremêlant comme deux facétieux chewing-gums sous un banc d’écoliers nos cœurs s’étaient collés et puis la vie s’en vint bifurquer d’un coup sec tu es partie avec un petit bout du mien et puis la vie s’en vint un petit bout arra- ché au fin fond de moi un bout de rien du tout mais qui me fout un gigantesque trou dans tes lèvres rosées les baisers boomerang et les mots doux fusaient mais j’ai perdu ma langue dans tes lèvres rosées s’il faut rompre à tout prix chaque nœud de mon corps où tu palpites encore bonjour la boucherie s’il faut rompre à tout prix ce petit bout qui bouge qui repeint tout en rouge et qui écrit en gros ton nom dans mon cerveau à mon grand désarroi il n’y a plus que des clous qui me relient à toi et je tiens plus que tout à mon grand désarroi nos cœurs s’étaient collés et je garde toujours le feu de notre amour au fond de mon foyer nos cœurs s’étaient collés et je pourrais brûler en repensant qu’un jour nos cœurs s’étaient collés
13.
fonder lentement mais sûrement un beau chaleureux foyer et sentir en un instant les murs tomber par terre l’avenir se défaire tout l’univers s’écrouler perdre contenance et contenu perdre espoir à perdre haleine être si seul et si nu que tout devient possible on va libre et sensible en avant vers l’inconnu valser au gré des vents arbitraires porté aux nues mis à terre toujours à recommencer jusqu’à ce que l’idée naisse qu’à tournoyer sans cesse autant se mettre à danser à entrer dans la ronde chaotique du monde d’un petit pas cadencé puisque dans son grand bal la vie nous brinqueballe autant se mettre à danser
14.
le printemps a percé les remparts du froid une craque à mes pieds une brèche en moi écartant mes œillères j’ai soudain senti dans mon cœur en jachère bourgeonner l’envie envie de frémir et d’éclore maintenant et ici quitte à tomber encore sentir que je suis en vie déchirant le vernis transperçant la glace un geyser a jailli de ma carapace il remplit de couleurs l’hiver et la nuit l’inconnu de splendeurs et mon corps d’envies envie de frémir et d’éclore maintenant et ici quitte à tomber encore sentir que je suis en vie envie de frémir et d’éclore maintenant et ici quitte à tomber encore envie de brûler le bois mort quitte à me brûler aussi mais sentir que je suis en vie

credits

released May 19, 2023

réalisation : Simon Pagé
paroles et musique : Laurent Corbec
arrangements cordes et cuivres : Olivier Hébert

Laurent Corbec : guitare acoustique et voix
Noam Guerrier-Freud : batterie
Olivier Hébert : contrebasse, trombone
David Marchand : guitare électrique, guitare acoustique, pedal steel, banjo
Olivier Salazar : piano, Moog, Wurlitzer, Hammond, vibraphone, marimba
Kathryn Samman : voix
Simon Pagé : harmonium, thérémine
Vanessa Marcoux : violon
Josianne Laberge : violon
Xavier Lepage-Brault : violon alto
Jérémie Cloutier : violoncelle
Julie Houle : tuba
Blanche Moisan-Méthé : trompette

Jérémi Roy : prise de son au studio Dondepiano
Sylvaine Arnaud : mixage au studio Sophronik
Ryan Morey : matriçage à Grey Market Mastering


Enregistré du 9 au 15 février 2022 au Studio Dondepiano et en mai 2022 (cordes) à la Casa Obscura

Normand Rajotte : photo pochette
Alina Herta : design graphique


Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à ce projet, ainsi que Régis Allevy, Joan Sénéchal, Solène Derbal, Tonio Morin-Vargas, Jean-Hugues Laurin, Kim L. Rouchdy, Robin Cauche, Jean-Richard Lefebvre et la SPACQ, Brigitte Des Rosiers et le CQM, Jacynthe Plamondon-Émond, Mahira Doumengeux et Mathilde Addy-Laird.

Je remercie aussi le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec et Musicaction pour leur précieux appui financier.

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Laurent Corbec Montreal, Québec

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